Réaction de la FFA aux attaques de PETA !

La Fédération Française d’Aquariophilie a publié sur son site une réponse aux attaques de PETA.
Nous vous proposons de découvrir ci-dessous cette réponse qui peut également être transposée à d’autres pays.

Attaque frontale contre l’aquariophilie
L’attaque est claire, nette et sans ambiguïté : la PETA, organisation mondiale pour la protection des animaux, s’en prend directement à l’aquariophilie. Une campagne d’affichage lancée en Allemagne le dit clairement : NON AUX POISSONS EN AQUARIUM !

Cette nouvelle attaque où l’aquariophilie est très précisément désignée démontre une nouvelle fois les menaces qui pèsent sur notre loisir.
Certes, cette campagne n’a pratiquement aucune chance d’aboutir. Mais elle peut amener le législateur européen à voter quelques nouvelles restrictions qui, mises bout à bout, deviendront tellement draconiennes que l’activité des éleveurs de loisir aquariophile deviendra quasi impossible.
N’oublions pas que ces associations sont riches et exercent un lobbying très important auprès des élus européens.

Aujourd’hui, plus aucun aquariophile français, plus aucune association ne peut dire « je ne savais pas ».
Aujourd’hui, l’aquariophile français, quelle que soit sa « spécialité » n’a que 2 possibilités :
   • Profiter des résultats obtenus par ceux qui ont choisi de se battre ;
   • Se battre, pour que les éleveurs de loisir puissent pratiquer leur passion dans les meilleures conditions possibles. C’est le choix de la FFA et des associations fédérées. Et nous le répétons sans cesse, plus nous serons nombreux, plus nous serons entendus.

Il est clair que nous ne nous battons pas à armes égales avec les ayatollahs de la protection animale, riches, puissants, représentés par des « bataillons » de juristes.
Évidemment, nous ne pouvons qu’être d’accord avec eux pour condamner certaines pratiques indignes de l’Homme : massacre « traditionnel »des dauphins des îles Féroé ; massacre de chiens lors du festival de Yulin en Chine …
Mais …
Pour ces organisations extrémistes, l’animal ne doit pas être utilisé pour la nourriture, les loisirs, le travail … Bref, la PETA – (People for the Ethical Treatment of Animals), chantre de la libération animale, de l’antispécisme et du véganisme, souhaite que l’Homme ne se nourrisse plus de produits d’origine animale (viande mais également oeufs, lait …) et veut faire de l’animal l’égal de l’Homme avec une personnalité juridique.
Cette organisation souhaite tout simplement, et c’est son but ultime, la disparition des aquariums, des zoos, des élevages alimentaires, des élevages de loisir etc.

Bel élan de générosité, qui peut toutefois être apprécié différemment après consultation de ce site internet : http://www.petatueanimaux.fr
Les aquariophiles que nous sommes, comme la quasi-totalité des éleveurs de loisir, quel que soit leur domaine, rejettent cette vision anthropomorphiste et prônent un juste milieu ou l’animal est objet de devoir de la part de l’Homme.
Nous affirmons que l’Homme ne doit pas être source de souffrance pour l’animal mais ce dernier ne peut être « sujet de droit ».
La vie animale mérite le respect et ce ne sont pas les éleveurs aquariophiles qui affirmeront le contraire. Ces éleveurs pratiquent une aquariophilie durable, maintiennent leurs pensionnaires dans les meilleures conditions possibles et les soignent en cas de nécessité.
Les éleveurs de loisir ont effectivement des devoirs envers les animaux qu’ils détiennent, notamment l’obligation de « bien-traitance » (soins, nourriture, installation …). Ce faisant, ils participent également souvent à une œuvre de sauvegarde des espèces (on estime que 20% d’entre elles sont menacées d’extinction). Pourtant, les extrémistes de la protection animale les accusent de jouer un rôle primordial dans la disparition de certaines espèces.
Si les éleveurs de loisir ont des devoirs, et ils les assument dans la quasi-totalité des cas, ils ont également des droits, notamment celui d’être reconnu dans leur lutte pour la sauvegarde des espèces et races devenues rares car peu rentables pour l’économie de notre époque mais aussi pour l’aspect pédagogique de leurs actions voire leur participation à la diminution des prélèvements dans la nature.

La déforestation amazonienne fait périr des millions d’animaux (mammifères, insectes, reptiles, poissons, oiseaux) et cause la disparition de nombreuses espèces dont certaines n’ont jamais été décrites. Ce n’est pas le fait des éleveurs de loisir mais bien celui de la recherche d’un certain profit. Idem pour certaines régions du sud-est asiatique et pour beaucoup d’autres zones, terrestres ou maritimes.
Mais il est probablement plus facile de s’attaquer à des éleveurs plus ou moins isolés qu’à des multinationales défendues par des bataillons d’avocats.
Par le passé, les animaux étaient jugés pour leurs crimes et délits. En 1314, un taureau est jugé, condamné à mort et pendu pour avoir tué un homme dans le Valois. En 1457, une truie qui avait en partie dévoré un enfant, à Lavegny, fut pendue pour meurtre, les porcelets ont été acquittés. Dans cette période médiévale, des rats ont été cités à comparaître pour les dégâts causés ; à Bâle, un coq a été lié au poteau et brûlé pour avoir…pondu un œuf.
Jusqu’à la parution du Code napoléonien, les animaux étaient « responsables » devant la loi. Le Code civil mit fin à cet état par l’article 524 et suivants, le 4 février 1804. Le propriétaire devenait alors responsable des animaux en sa possession, et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Que veulent ces extrémistes et ces véganiens aujourd’hui ? Revenir en arrière ? Personnaliser l’animal, le rendre responsable ?
Que oui sur le fond en mettant la pression sur le législateur, que non dans la forme. Ils veulent remplir les caisses de leurs associations en portant plainte contre les propriétaires et les éleveurs et en se substituant à l’animal, puis demander des dommages et intérêts au nom de l’animal. Voilà la réalité. Leur foie gras sera les gaveurs d’oies et de canards (entre autres).
La connaissance du « bien-être » animal n’est pas l’apanage de quelques-uns du showbiz et des plateaux de télévision. Les milliers d’éleveurs professionnels et amateurs ont une vision humaniste et connaissent, eux aussi, les nécessités du bien-être de leurs animaux, mais ne tombent pas forcément dans le piège de l’anthropomorphisme. Que chacun garde sa place, l’Homme et l’animal. L’homme est déjà sanctionné pour ses abus dans le cadre de la loi et il n’est pas nécessaire de tout sacrifier sur l’autel du « bien-être » animal.

Si un jour l’animal a un statut « privilégié », il sera donc possible de porter plainte contre votre piranha pour destruction d’épuisette ou contre votre baliste sapeur pour destruction du décor et bris de glace de l’aquarium. Mais le Pitbull tueur ne pourra plus être euthanasié, la peine de mort étant abolie en France et la SPA devra assumer la perpétuité ou demander la grâce présidentielle. Mais la réalité dépasse déjà la fiction, les citadins portent déjà plainte à la campagne contre le coq (non ! contre le propriétaire) qui chante trop tôt.
N’oublions pas que quatre à cinq millions de foyers français pratiquent l’élevage de loisir (mammifères, oiseaux, reptiles et, bien entendu, poissons et autres représentants de la faune aquatique) et que les associations regroupant ces éleveurs amateurs représentent la seconde force associative après les sportifs.

Et à ces extrémistes de la protection animalière, pour terminer, nous conseillons la lecture de l’ouvrage consacré à Konrad Lorenz, éthologue de renommée mondiale : « Sauver l’espoir » dont nous publions ci-dessous quelques extraits * :

… Puis j’ai eu un aquarium et j’ai entrepris d’y élever des poissons. A ce propos, je vante aussi souvent que possible les vertus éducatives de l’aquarium. Nous avons décidé de ne pas remettre le prochain prix Konrad Lorenz à une seule personne, mais d’acheter un aquarium à plusieurs et de donner le prix un an plus tard au possesseur du meilleur aquarium ! C’est une excellente idée ! Elle correspond à mes conceptions et, en ce qui me concerne, l’aquarium fut très formateur. Grâce à lui, les enfants s’initient à l’éthologie : un aquarium constitue un système fermé, in vitro, qui peut être anéanti complètement. L’enfant apprend très jeune les méfaits de la surpopulation : qu’il ne résiste pas à l’envie d’acheter un poisson supplémentaire puis un autre, et subitement la population de l’aquarium est condamnée. …
… L’activité des amateurs d’animaux (en aucun cas je n’entends donner au mot « amateur » une connotation péjorative) est loin d’être appréciée à sa juste valeur. Ces passionnés deviennent parfois de vrais spécialistes et accomplissent un travail considérable. …
… on peut très bien inculquer aux enfants le respect des organismes vivants. Prenez le cas d’un jeune garçon de dix ans qui malheureusement doit vivre dans un appartement. On peut lui apprendre à protéger et à respecter la nature en lui donnant la possibilité de s’occuper d’animaux. L’aquarium ou des oiseaux en cage constituent un moyen d’apprentissage remarquable. Un enfant responsable d’un animal sera facilement amené à être responsable vis-à-vis de l’environnement. Dans ce domaine, ce qui est négatif recèle souvent quelque chose de positif : lorsqu’un canari meurt de faim parce qu’un enfant a oublié de le nourrir, un être humain de plus à mauvaise conscience d’être responsable de la mort d’un animal. Il sera alors gagné à la cause de la protection de la nature. Une erreur peut être positive lorsqu’elle fait prendre conscience que l’on n’est pas sur la bonne voie. …

Le Conseil d’administration (de la FFA)


* Extraits de « Sauver l’espoir », recueil d’entretiens de Kurt Mundl avec Konrad Lorenz – Ed. Stock – 1988
Titre original : Rettet die « Hoffnung » (Jugend und Volk Verlagsges. M. b. H. Vienne, Munich)
Traduit de l’allemand par Nelly de Leiris.

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