Les 30 requins-marteaux hébergés par l’aquarium Nausicaà sont morts, a indiqué l’établissement qui souhaite comprendre les causes exactes de cette hécatombe.
Le dernier des trente requins-marteaux de l’aquarium Nausicaà, basé à Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais) est mort le 25 avril 2019, selon le centre aquatique, qui entend « comprendre » et « progresser encore » pour améliorer les conditions de captivité des ces animaux « menacés à l’état sauvage« .
Certains paramètres de l’eau peut être en cause
Arrivé d’Australie il y a huit ans, le requin mort jeudi ne s’alimentait plus depuis trois semaines et avait été placé en observation à l’écart des visiteurs. Il était atteint d’une fusariose, infection causée par « un champignon qui envahit toutes les voies internes du requin« , a expliqué vendredi à l’AFP le directeur de Nausicaà, Philippe Vallette. Au total, trente requins-marteaux sont morts prématurément dans l’aquarium entre 2011 et 2019. Toujours capturés dans leur milieu naturel à l’état juvénile, pour « limiter l’impact du prélèvement« , ces animaux sont « fortement menacés » dans la nature : « 100 millions sont tués chaque année pour leurs ailerons« , a assuré M. Valette.
S’il s’attendait à des pertes, en raison notamment de l’âge d’importation des animaux, l’aquarium entend toutefois « comprendre » les causes de cette forte mortalité. « Nos méthodes d’anesthésie sont au point, car on les utilise sur tous nos autres poissons avec succès. Ce n’est pas un problème d’oxygène : on est à plus de 100% d’oxygène dans le grand bassin« , a déclaré le directeur. Mais, concernant la qualité de l’eau, « malgré toutes les précautions que l’on prend pour étudier la salinité, la densité, la température et les autres paramètres, ce n’est peut-être pas assez. Il faut que l’on progresse encore sur le milieu que l’on peut donner à ces animaux« , a-t-il dit.
Des soigneurs envoyés en haute-mer au mois de mai
Réagissant dans un communiqué, le maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier (PS) a proposé que « le réseau des aquariums mondiaux et ses scientifiques puissent se réunir » pour procéder à un état des lieux des connaissances et « bâtir un programme de sauvegarde« . De son côté, Nausicaa enverra dès le mois de mai 2019 deux soigneurs en haute-mer en Colombie, afin de « faire des analyses, pour savoir s’il y a des (écarts) entre ce qui se passe en mer et ce qui se passe chez nous« , a indiqué Philippe Valette.
La mort de ces animaux a représenté « entre 200.000 et 300.000 euros » de pertes annuelles pour l’aquarium, qui ne renonce toutefois pas à l’idée d’accueillir un jour d’autres requins-marteaux. « Si on veut faire progresser la connaissance, il faut pouvoir observer ces animaux 24 heures sur 24. On ne peut pas faire ça en mer« . Et les présenter « crée une empathie : le public a envie de sauver ces animaux« , a-t-il ajouté.
( Sciences et Avenir avec AFP)