Ce qui se passe ailleurs aujourd’hui peut se passer demain chez nous si nous ne sommes pas vigilants !
La Chambre des représentants des États-Unis vient d’adopter une législation qui pourrait interdire les importations d’espèces sauvages et le commerce des poissons et les coraux. Celle-ci menace les animaux de compagnie, les zoos, les aquariums et la recherche biomédicale !
Un amendement a été glissé en dernière minute et en « stoemeling » pour modifier la loi qui réglemente les espèces jugées nuisibles aux Etats-Unis. Présenté comme une protection contre les espèces envahissantes, l’objectif non avoué est purement et simplement l’interdiction du commerce des espèces sauvages ! Cet amendement est poussé par des organisations qui veulent la disparition des aquariums public, les zoo, les instituts de recherche et les animaux domestiques.
La loi actuelle est basée sur ce que l’on appelle des « listes noires » qui reprennent les espèces interdites qui ne peuvent être importées ou doivent répondre à des exigences strictes de permis ou de certificats sanitaires.
La loi, avec ce nouvel amendement, changerait ces « listes noires » en « listes blanches », c’est-à-dire que seules les espèces listées administrativement seraient autorisées et les autres jugées comme nuisibles et interdites d’importation.
Cette nouvelle approche sera un véritable casse-tête :
- Pour valider une nouvelle espèce dans la « liste blanche », le processus démontrant son aspect non nuisible sera très compliqué, long et coûteux. Presque impossible pour le commun des mortels, sans parler des contestations en justice probables pour contester cette validation !
- Ce nouvel amendement ne tiendra pas compte de la notion territoriale : il ne prend pas en compte que le climat et les habitats sont totalement différents suivant les états, le Minnesota ne pouvant, par exemple, être comparé à Hawaï.
- Les « listes blanches » nécessitera que chaque espèce soit identifiée de manière fiable qu’elle soit répertoriée ou non. Mission impossible car il existe des millions d’espèces sur notre planète. Avec comme conséquence de nombreuses espèces qui ne présentent aucun risque d’être nuisibles soient exclues de ces listes en raison de la difficulté pour les autorités compétentes de procéder aux contrôles.
Ces amendements toucheront entre-autres les organisations, entreprises ou personnes qui travaillent avec des espèces sauvages non indigènes. La définition de « espèces sauvages » couvre presque tous les animaux quels que soient le nombre de générations qui les séparent de leurs homologues sauvages, excepté quelques espèces comme les chiens ou les chats !
Si la loi, qui a été adoptée le 4/02/2022 par la Chambre des Représentants, devait l’être également par le Sénat, les conséquences pour les aquariophiles et autres détenteurs d’animaux de compagnie seraient très graves. Les reptiles, amphibiens, oiseaux, poissons, coraux et invertébrés seront alors soumis aux nouvelles restrictions qu’ils soient élevés en captivité, en ferme, en aquaculture, en mariculture ou collectés à partir d’une source sauvage ou même d’une pêcherie.
Avec plus de 10 000 espèces d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens, d’arachnides, de poissons, de coraux et d’invertébrés détenus par des amateurs et dans le commerce, il est probable que seule une petite fraction des espèces sera initialement en mesure de surmonter le coûteux processus d’inscription sur la « liste blanche ». Le processus de demande d’inscription d’une espèce sur la « liste blanche » sera coûteux et long, et sera probablement contesté devant les tribunaux par des organisations de défense des animaux bien financées, ce qui entraînera des retards longs et coûteux, si tant est que la demande soit acceptée. La plupart des espèces seront probablement considérées comme nuisibles sans autre raison que la charge insurmontable de prouver le contraire.